Sare est un magnifique village frontière de 2000 habitants environ
(les Saratars) situé au pied de la rhune. Ce village très
étendu (plus de5100 Ha) bénéficie de 2 sites touristiques
réputés en exploitation :
- le train à crémaillère de la Rhune qui grimpe
jusqu'à son sommet (à 905 m) et y emmene ainsi plus de
300.000 visiteurs par an.
- les grottes de Sare, qui reçoivent plus de 100.000 visiteurs
par an.
Panorama :
Où que l'on porte le regard, la perspective est magnifique. Adossé
aux contreforts de la Rhune, le village se prélasse sur le sommet
et les versants d'un mamelon cerné de sommets majestueux, où
les bosquets verdoyants alternent avec les taches claires des roches.
Les fermes, bordes et résidences accrochées aux versants
offrent leur riantes façades au soleil levant, égayées
par les couleurs traditionnelles des boiseries rouges ou vertes et leurs
toitures de tuiles romaines.
En bas du bourg, en venant de St-Pée (au N-E) et le long de la
route qui conduit aux grottes, on peut admirer l'un des plus majestueux
point de vue qui se puisse découvrir : le contrefort culminant
en arête de La Rhune, silloné de sentes, englobant plusieurs
collines qui lui font un piédestal. et tout contre montant du
ravinement abrupt, le massif imposant de la Rhune, dont la silhouette
très caractéristique, en plateau belvédère
culminant à 900 m domine tout le Sud-Ouest Atlantique.
Le village de Sare est un gros bourg autour de son église, et
de son fronton de pelote. Quadrillé par de courtes rues commerçantes,
il est toujours animé comme si quelques festivités y sont
latentes. Les plaques minéralogiques indiquent que les promeneurs
proviennent des plus lointains horizons, cependant que les façades
des demeures confirment que nous sommes bien en Pays Basque et en province
du Labourd.
Équipements sportifs :
Piscine,
Salle Polvvalente,
Fronton et Trinquet,
Deux courts de tennis municipaux,
Stade Municipal de rugby et de hand-ball
Animations :
- Carnaval (en février)
- Journée des Bertsularis (en février). Les Bertsularis
sont des poètes-chanteurs-improvisateurs qui sont l'une des survivances
de la tradition orale, par laquelle s'est transmise la langue des Basques,
dont l'écriture est relativement récente. Les Bertsularis
" content " en couplets chantés et improvisés,
les uns répondant aux autres des sujets divers, comme l'actualité,
à une assistance Bascophone ravie. C'est le jour où le
visiteur montre le regret de ne pas comprendre le Basque.
- le Cross des Contrebandiers avec la foire artisanale et Gastronomique
le dimanche après le 18 août.
- les Fêtes patronales : elles ont lieu le second dimanche de
septembre.
- la Fête de la Palombe : elle a lieu le 3ème dimanche
d'Octobre, après le 18 octobre.
- durant tout l'été : Pelote Basque, danses, spectacles
et fêtes des Associations.
Cours d'eaux et montagnes environnantes :
Plus de 160 ruisseaux vont grossir les eaux de la Nivelle au N.E. de
Sare. De nombreux torrents, cascades, sources, alimentent des moulins
et des fours à chaux, aujourd'hui en sommeil, ainsi que des lavoirs
dont le plus élaboré est celui de Mendiondoko Iturria
(au quartier Elbarrun).
Ces ruisseaux dévalent des multiples massifs rocheux qui entourent
le bassin de Sare à l'Ouest et au Sud : Altchangue (625 m), la
Rhune (Larrun)( 900 m), Fage (552 m), Olhain (397 m), Ibantelli (698
m), Saiberry (505 m), Atxuria (Pena plata)( 756 m), et au Nord Suhalmendi
(30l m), et la Redoute de Louis XIV (Gaztelu-Gaina) (237 m).
Pont Romain :
Parmi les nombreux ponts, le plus connu des touristes est celui de Granadako-Zubia
dit " pont romain " réservé à l'usage
des piétons.
Minéralogie :
La présence de manganèse, limonite, de magné-tite,
de cuivre, d'hématite, de chalcopyrite et d'anthracyte fait de
Sare un véritable bassin houiller. Au XVIII siècle une
trentaine de mines de fer étaient exploitées. Des textes
du XVI et XVII siècle nous signalent une " ferrerie de Sare
".
Les noms de lieu ou de maison ayant le radical "Olha" signifiant
la forge sont très fréquents et jalonnent une voie dite
de fer, qui dès le XIème siècle et jusqu'au XIX
siècle vit se développer parallèlement l'industrie
de la fonte. Des vestiges de forges sont encore nombreux dans la région.
Faune :
Vairons, anguilles. truites peuplent les rivières, Vautours fauves,
milans (royal et noir), percnoptères d'Egypte, grands corbeaux,
hérons, bécasses, alouettes, se partagent le ciel. Lièvres,
lapins, chevreuils, sangliers, renards, blaireaux, écureuils,
ragondins, fouines et marmottes s' égaillent alentours.
Sylviculture :
La forêt communale de 1.250 ha est gérée par l'O.N.F.
On y trouve une belle variété d'espèces : chênes
pédonculés, chênes rouges d'Amérique, châtaigniers,
érables, bouleaux, frênes, ormes, tulipiers, coudriers,
vergnes, robiniers, grand houx, aubépiniers, sapins Abiès,
pins Laricio, variétés corsicana, pin Douglas de Californie,
mélèze d'Europe Centrale, etc...
Curiosités :
Sare était autrefois qualifié de "paradis des contrebandiers
". Cela s'explique facilement tout le long de ses 32 kms de frontière
avec la Navarre. Ses relations avec Vera De Bidassoa, Echalar et Zugarramurdi
sont constantes par les cols de Lizuniaga. Lizarrieta. et les Trois
Bornes, tracé qui se joue pastoralement de la théorie
des frontières naturelles, car la démarcation de cette
région remonte aux époques les plus lointaines.
Elles furent établies avant même que l'autorité
seigneuriale apparaisse (vicomtes de Labourd, Rois d'Angleterre et Rois
de France).
Aujourd'hui encore la vie pastorale a subsisté ainsi que les
conventions juridiques (faceries) qui consacrent la communauté
des pâturages. Près de la borne (R36) au col de Lizuniaga
(220 rn) se trouve au lieu-dit " Lizuniako-Mugarria", la table
de pierre qui pourrait bien être un menhir renversé ou
tombé.
La frontière suit très souvent ce type de monolithes datant
de la Préhistoire. Les traités internationaux ont avec
sagesse gardé comme repères un certain nombre de ces points
où l'homme préhistorique avait placé un signe matériel.
A cette table se tenaient et se tiennent toujours les faceries entre
Sare et ses voisines navarraises.
Le territoire de Sare possède un patrimoine archéologique
de 31 dolmens, 5 tumulus, 4 cromlechs, et 2 menhirs. Ces constructions
de formes diverses sont l'expression populaire des rites et des cultes
des pasteurs semi-nomades et transhumants, qui sillonnaient les montagnes.
Les vestiges de cette occupation de l'homme sont nombreuses sur les
pistes de transhumances. L'une d'elles fut suivie plus tard par les
pélerins de Saint-Jacques de Compostelle. De nombreux tronçons
de cette " galzada " sont encore praticables de nos Jours.
Les redoutes :
Vestiges de la campagne des Pyrénées Occidentales (1794)
et des guerres de l 'Empire, les redoutes construites par l'armée
du Maréchal Soult sont nombreuses. Cette ligne de défense
fut submergée le 10 novembre 1813 par les troupes anglo-hispano-portugaises
de Wellington. L'ouvrage le plus important est situé au lieu-dit
Aira-Harri (550 m) et à 600 m au Nord Est de la halte dite des
Trois-Fontaines du train à crémaillère de la Rhune.
Appelée Redoute de Mouiz (Koralhandia) elle est en forme d'étoile
à 6 pointes et construite en dalles de grès. D'une hauteur
de deux mètres, épaisse de 80 cm, elle s'étend
sur 1.040 m.
Les autres ouvrages plus ou moins bien conser-vés sont : la Redoute
de l'Ermitage de la Rhune, Ermitebaïta, Mendibidea. la Redoute
de Louis XIV de la chapelle d'Olhain, crête fortifiée d'Argaïneko,
les Redoutes de la borne frontière 29, de Sainte-Barbe, de Suhalmendi,
de Granada, de Muno-Handia, et d'Idoyko-Bizkarra.
Les palombières :
Cette chasse qui existe depuis une époque immémoriale
est considérée comme l'une des plus belle chasse aux filets
des cols pyrénéens. L'emplacement des pantières
est un véritable entonnoir pour ce gibier migrateur qu'est la
palombe. Le roi Henri IV s'y rendait accompagné de son ministre
Sully. L'une se trouve à l'Ouest du Pic Sayberry, entre ce dernier
et le pic d'Ibantelly, l'autre à 1 km au Nord Ouest sur le chemin
conduisant de Sare à Echalar.
Les chapelles et oratoires :
Au sommet des montagnes au milieu des quartiers, des sanctuaires illustrent
la diversité d'expression des générations passées.
Ils font de ce village le plus riche en édifices religieux du
Pays Basque.
La tradition dit qu'ils ont été édifiés
à la suite de voeux formulés par les marins. Pour d'autres,
ils servaient d'étape aux manifestations de la dévotion
populaire. Des quatre chapelles, seule subsiste celle dédié
à Sainte-Catherine, par ailleurs remarquablement restaurée.
Les oratoires au nombre de 14 ritualisent l'espace et l'embellissent.
Ils sont dédiés à St Ignace, Ste Croix, St Eloi,
St Isidore, St Pierre, Marie Mère de Dieu, St Nicolas, Marie
Immaculée, St Michel, St Jean-Baptiste, St François-Xavier,
St-Antoine, San Anton et sa fontaine miraculeuse (maladie des yeux)
et Notre Dame de Fatima.
Les grottes de Sare :
SARE possède un très important patrimoine archéologique
de cinq grottes péhistoriques, portant des noms Basques :
- Lezea (la caverne),
- Urio Gaina,
- Urio Beherea,
- Leze Ttiki,
- Faardiko Harria.
La grotte Lezea était occupée par les homo sapiens au
paléolithique supérieur, à l'époque de la
dernière glaciation (dite de Würm). à l'ère
Aurignacienne, dont il est opportun de rappeler les caractéristiques
: l'homo sapiens est de la race de Cromagnon que l'on identifie par
l'important volume du crâne, et par la faculté du langage
articulé. Il trouve refuge dans les grottes et les cavernes,
pour se protéger du froid et des animaux dont on connaît
l'existence à cette époque. Par exemple le mammouth, l'ours,
la hyène des cavernes, le rhinocéros laineux, l'hippopotame,
mais aussi le renne.
L'homo sapiens perfectionne ses outils, et c'est l'époque où
se manifestent les premières créations artistiques, telles
que les peintures pariétales, et les sculptures comme la Dame
de Brassempouy (dans la proche Chalosse).
Les vestiges de l'occupation des grottes de SARE datent de 30.000 ans
avant J.-C., et jusqu'à la fin de la glaciation, au Mésolithique
(10.000 ans avant J.-C.).
La grotte Lezea fait partie d'un important réseau de galeries
creusées par les écoulements des eaux dévalant
du mont Atchuria, au travers de la roche calcaire dure. Les outils de
silex et les ossements découverts sont les témoignages
de l'occupation humaine, particulièrement au Périgordien
(20.000 ans avant J.-C.).
La grotte Lezea s'ouvre au Nord-Est par une large ouverture en forme
de porche amorçant une suite de galeries sur un parcours d'environ
900 mètres, balisé au sol par des lumières bleues.
La visite guidée comporte la présentation de montages
audio-visuels, permettant de mieux s'imprégner des traces d'une
histoire inscrite du fond des âges. Chaque année, la grotte
Lezea reçoit près de 100.000 visiteurs, parmi lesquels
de nombreux savants monde entier.
Un musée, animé par un diaporama, expose les outils en
silex, les ossements humains, et d'animaux découverts dans les
grottes. Une place importante est consacrée aux travaux de l'éminent
préhistorien et ethnologue Barandiaran (1889-1991) qui résida
longtemps à SARE.
L'église
L'église Saint-Martin de Sare, une des plus belles
églises du Labourd fut agrandie au début du XVIIème
siècle sous la cure de P. Axular (1601 - 1644), célèbre
écrivain auteur de "Gero" (Après), chef-d'oeuvre
littéraire grâce auquel il a "élevé
la vieille langue basque au niveau des autres". Sa sépulture
se trouve à l'intérieur de l'église, ainsi qu'une
plaque apposée par Le Prince Louis Lucien Bonaparte. Le clocher
fut surélevé en 1765. Le cadran solaire porte l'inscription
: Oren guziek dute gizona kolpatzen azkenekoak du hobirat egortzen (toutes
les heures blessent l'homme, la dernière l'envoie au tombeau).
Jusqu'en 1804, les corps étaient inhumés dans l'église
où l'on trouve des dalles avec l'inscription " Jarlekua
" (emplacement du siège) précédée du
nom de la maison. Le choeur abrite cinq autels à rétables,
trois étages de galeries.
Le petit train à crémaillère
de la Rhune :
C'est de la gare située au col de Saint Ignace que le petit train
commence son ascension à 8 km/h. En 30 minutes il atteint le
sommet de la Rhune. Durant l'ascension. on découvre un paysage
somptueux au milieu d'une nature sauvage, des moutons, des pottoks (chevaux
basques en liberté) et des vautours. Au sommet, des ventas espagnoles,
à la fois auberges traditionnelles et boutiques de souvenirs
permettent de se restaurer tout en admirant d'un côté,
l'un des plus vastes horizons maritimes d'Europe, de l'autre les cimes
des Pyrénées, la côte Cantabrique, et la côte
d'Aquitaine.
Histoire locale :
La commune de SARE, éden décrit par P. Loti sous le nom
d'Etchezar dans " Ramuntcho" est classée parmi les
plus beaux villages de France. Dans cet héritage de beautés
naturelles, le goût de la culture s'est maintenue de génération
en génération dans de nombreuses familles et ce depuis
toujours. La tradition pastorale est vieille de 5.000 ans et aux bords
des chemins, qui se croisent en montagne, l'on découvre çà
et là des bordes aux murs de flysch ou de grès rose couverts
d'un toit de lauzes. Univers du berger et de son troupeau. Ce petit
paradis rustique est situé à la croisée des chemins
de bien des civilisations.
Autour de l'église qui se détache en blanc sur la sombre
verdure du paysage, le cimetière ajoute à son détachement
des choses. A côté, la place du bourg avec la Mairie à
cinq arceaux précédée d'un lorio, sa façade
porte des armoiries avec une inscription qui rappelle qu'en 1693, Louis
XIV attribua à la commune de Sare, des armes en récompense
de la loyauté de ses habitants dans un combat local contre les
Navarrais qui avaient pénétré en France par la
route de Lizuniaga.
Face à la Mairie le fronton " Temple à ciel ouvert
", inséparable du microcosme basque. De cette place partent
des routes bordées de platanes centenaires qui relient d'innombrables
fermes groupées en une dizaine de hameaux. tel celui d'Ihalar
(le plus vieux), et un chapelet d'oratoires semés çà
et là comme autant de prières.
Les champs et les prés sont parfois clôturés de
hautes pierres plates (lauzes) fichées en terre et alignées
les unes à côté des autres telles une procession
de menhirs. Des fermes isolées dessinent un véritable
damier blanc, rouge et vert s'égrenant dans la lumière
couleur d'hortensia. Ce paysage est dominé par la rude masse
des roches de la Rhune, montagne sacrée du pays. C'est dans ce
site exceptionnel qu'un nom s' impose : les Lahet. Cette famille d'ancienne
noblesse Navarraise connue depuis le début du XIIème siècle
prit part à la 4ème croisade avec Louis IX et Thibaut
de Champagne et vint s'établir à Sare. On pense que cette
famille s'allia au Seigneur Garcie Arnaud d'Espelette qui construisit
la maison forte de Harismendia en 1233. Un document de 1505 donne la
liste de 81 maisons anciennes de Sare. Sous la monarchie la petite "
République" de Sare bénéficia d'une quasi
autonomie, mais en 1793-1794, restée fidèle à l'église,
elle connut un triste sort : toute sa population fut déportée.
Une fille de Sare, Madalena Larralde fut exécutée. Elle
symbolise la résistance de Sare décrétée
"commune infâme". En 1794, lors de la campagne des Pyrénées
Occidentales, la Tour d'Auvergne " Premier grenadier de France
" s'illustra à Sare sur la hauteur de Sainte Barbe.
Puis en 1813, succéda l'invasion Anglo-hispano-portugaise avec
le combat de Sare du 10 novembre où 40.000 hommes s'affrontèrent.
La deuxième moitié du 19ème siècle vit le
repli des troupes carlistes vaincues. La tombe du Prussien F.-A. comte
Von Stollberg décédé à Sare en 1834 en témoigne.
Durant le deuxième Empire, Napoléon III et l'impératrice
Eugénie firent de fréquentes excursions aux grottes de
Lezea et à la Rhune. Ce fut l'époque où tout ce
que Biarritz comptait de gens illustres venaient s'imprégner
de l'authenticité d'un village basque aux festivités légendaires
: des princes de la cour de Russie, Edouard VII, la Reine Nathalie de
Serbie, certains grands maîtres de la pensée, tel W. Webster,
Karl Bouda et H. Schuchard residèrent à Bichienea.
Après la deuxième guerre mondiale les visiteurs de marque
furent également nombreux : Ho-Chi-Minh, Aki ito alors prince
héritier du Japon, Orson Wells, Winston Churchill, le Général
De Gaulle, le maréchal Montgomery... etc.
"Saran Astia " dit le vieux proverbe (à Sare, on a
le temps), le temps de respirer, à la fois l'air du large du
côté de la mer si proche, vaste éventail ouvert
sur le lointain, et l'air d'herbes et de forêts des premières
collines pyrénéennes, cadre rassurant qui consacre le
mariage entre terre et eau, évasion et enracinement.