Ainhoa est un superbe village de 600 habitants environ (les Ainhoars)
situé dans le canton d'Espelette, à la fontière
espagnole. Ainhoa se trouve à 7 km d'Espelette et 14 km de Cambo.
Curiosités
Ainhoa est classé parmi les plus beaux villages de France. La
plupart des maisons sont répertoriées au patrimoine national.
Cette Bastide édifiée au XII siècle par les Prémontrés
constituait un relais hospitalier sur le chemin de Compostelle. Les
maisons de style Labourdin, bâties ou restaurées au XVIIe
et XVIIIe siècle arborent en façade des colombages en
chêne et une harmonieuse uniformité rehaussée par
les peintures rouge-brun ou vertes des boiseries sur des façades
blanches. Entre les maisons, une large avenue avec au milieu la D20
bordée de larges seuils empierrés où l'on peut
déambuler paisiblement. L'ensemble offre une perspective pittoresque
où s'insèrent les boutiques, les cafés et hôtels
sans nuire à l'harrnonie générale. La place du
village se prolonge du fronton de pelote basque, lequel est adossé
à l'église. Autour de la place, se trouve des maisons
de style identique. Le point culminant est le clocher de l'église
d'architecture typiquement labourdine. Celui-ci a été
édifié en pierres dorées au XIVe siècle
puis restauré vers 1527 et 1649 par des maçons et charpentiers
du Pays. Cette église est remarquable à bien des égards.
La nef, sans piliers, est couverte d'un plafond en boiseries aux tons
chaleureux. Dans la tradition Labourdine, la nef réservée
aux femmes est ceinturée de deux balcons-galeries en chêne
sculpté sur deux niveaux, qui sont destinés aux hommes.
L'abside abrite un magnifique rétable peint en pourpre et dorure,
rutilant sous les luminaires, dans lequel s'ouvrent des niches occupées
par les saints les plus honorés au pays, et la sainte patronne
d'Aïnhoa, la Vierge de l'Assomption. Le tout est dominé
par une représentation majestueuse du père Eternel, qui
met un point d'orgue à cette admirable perspective.
L'église est un lieu de réunion et de fête où
se retrouvent les Ainhoars, et c'est là que se donnent les concerts,
notamment ceux que l'association "ATSULAI" organise.
Chapelle de l'Aubépine :
Aubépine se dit arantza en Basque. Cette chapelle consacrée
à N.D. D'Arantza, fut érieée à deux kilomètres
du bourg d'Ainoha, sur une avançée en balcon du Mont Atsulai
située à 389 m d'altitude. En effet, à cet endroit,
un jeune pâtre qui surveillait son troupeau avait assisté
à une apparition de la Vierge, au milieu de buissons d'aubépine,à
côté d'une source.
A noter que la Vierge était auparavant apparue dans un décor
et des circonstances similaires à un jeune pâtre de Onate
en Cantabrie, dont elle est devenue la sainte patrone : N.D. d'Aranzazu.
Le lieu attira vite les fidèles de la région et la chapelle
de N.D. d'ARANTZA y fut édifiée, ainsi qu'une grotte,
contenant une statue de la Vierge et un calvaire, préludant à
une "descente de Croix".
On accède à la chapelle par un chemin empierré
mais carrossable, serpentant avec une pente moyenne de 15 % à
flanc de montagne. Traditionnellement, chaque année. le Lundi
de Pentecôte, la foule des fidèles de la région
gravit ce chemin jalonné des quatorze croix du chemin de Croix
conduisant au Calvaire. Les prêtres avec l'évêque
du diocèse en tête font procession avec la foule, et arrivés
à la chapelle, ils concélèbrent une messe solennelle,
où les chants Basques, vont lui donner une ampleur extra-ordinaire.
De l'esplanade qui entoure la chapelle, on jouit d'un vaste panorama
vers l'ouest et le sud-ouest, et par delà les hauteurs de l'arrière
littoral, on voit les villes de Ciboure et St Jean de Luz, une large
bande côtière et l'océan jusqu'à l'endroit
où le bleu des flôts se confond à celui de l'horizon.
Le cimetière :
Il entoure l'église, entretenu comme un jardin. dont les stèles
discoidales où tabulaires, témoignent d'ancestrales origines
toujours perpétuées par la tradition.
Randonnées :
L'Association Atsulai organise régulièrement des randonnées
par des sentiers balisés à travers forêts et contreforts
des montagnes. Soixante cinq kilomètres de sentiers ont été
ainsi balisés pour des sorties de une à cinq heures, lesquelles
sont souvent ponctuées par des repas champêtres.
Sports :
Ici la pelote basque est pratiquée dès l'enfance et reste
le sport populaire par excellence. Outre le fronton du bourg, il existe
un trinquet "mur à gauche" à Dancharia à
l'hôtel Ur Hegian.
Les routes tourmentées de petits cols attirent de très
nombreux cyclistes, venus d'un peu partout, parfois de très loin,
en pelotons multicolores, nombreux et se succédant certains jours
à un rythme soutenu. Episodiquement Aïnhoa, est le cadre
de compétitions, courses à pied,. rallyes automobiles,
courses cyclistes, etc...
Enfin, la pêche compte de nombreux amateurs, dans toute la région
qui leur offre des rivières peuplées.
Gastronomie :
On trouvera à Aïnhoa toutes les richesses de la gastronomie
régionale, celle authentique des tables familiales du Sud-Ouest.
La convivialité est ici vertu ordinaire, et tout peut faire prétexte
à gueuleton entre amis. Aïnhoa, fréquenté
par un flot continu de visiteurs venus de tous les pays peut aussi s'enorgueillir
de la qualité de son hôtellerie, et notamment des tables
réputées remarquées par de célèbres
gastronomes, et que les grands guides recommandent.
La frontière :
Le pont de Dancharia sur la rivière-frontière de Lapitxuri
a conservé à l'entrée son poste de Douane, lequel
n'a plus les mêmes activités de contrôle depuis les
accords de la CEE, tout en conservant un observatoire policier sur les
files de véhicules qui traversent de part et d'autre. Le prolongement
de Dancharia en Espagne, c'est Dancharinea, très fréquenté
pour ses nombreuses VENTAS (sortes de grandes surfaces - bazars) où
certains jours des dizaines de cars de tourisme déversent des
foules de visiteurs. Dancharia, situé à 3 kms au sud d'AINHOA,
est un quartier animé d'une vingtaine de maisons, dont un imposant
immeuble qui fut jadis une caserne fortifiée, de nos jours restaurée
en immeuble d'habitation. Ce quartier tire son nom de 3 maisons qu'un
célèbre danseur Basque y fit construire. Il s'appelait
Joanes de Quirno et dut sa célébrité au fait que
le Duc d'Anjou, petit fils de Louis XIV, qui se rendait à Madrid
pour y monter sur le trône d'Espagne sous le nom de Philippe V,
ayant séjourné à Saint-Jean-de Luz, invita ce Basque
bon danseur à exécuter des danses trois jours durant.
Joanes de Quirno, qui était de son état harponneur sur
un baleinier, revint à Ainhoa après avoir amassé
une certaine fortune et y fit bâtir ces maisons, que l'on appela
dès lors Dancharinea, ce qui signifie en basque, "demeure
du danseur".
Histoire locale :
AINHOA était situé en Royaume de Navarre, jusqu'en 1249.
A cette date, la frontière Navarre-Labourd fut fixée pj'
un accord entre le Roi de Tibaud 1er de Navarre, et Simon De Monfort,
le Gouverneur de Gascogne alors sous protectorat du Roi d'Angleterre.
C'est la rivière Lapitxuri et son affluent Navarrais l'Haitzaberriko
qui constituent la limite frontière entre le col du Gorrospil
et le confluent de l'Ugarana grossi de l'Olavidea avec le Lapitxuri,
à Dancharia. Malgré les guerres qui se sont ensuite succédée
dans ces environs cette frontière a été maitenu
jusqu'à nos jours. On la traverse au pont de Dancharia, où
subsiste un poste frontière mais largement ouvert depuis les
accord Européens de libre circulation.
Durant la Guerre 1939-1945, Ainoha et plus précisement Lapitxuri,
a été un important lieu de passage (d'évasions
surtout) pour le milliers de gens fuyant les persécutions nazies,
les résistants et les aviateurs Alliés abattus en mission,
qui par l'Espagne, Gibraltar, où le Maroc rejoignaient Londres.
Ils y étaient aidés par les passeurs habitués de
ce montagnes et par la population d'Aïnhoa parfois au péril
de sa vie. Ce fut notamment le cas de deux femmes du village qui furent
arrétées par la police Allemande et déportées
vers les funeste camps de l'horreur.