Depuis toujours, les hommes basques aiment à se défier
à travers des épreuves de force.
Ainsi ,au Pays Basque les hommes costauds aiment mesurer leur force
par défi, par fierté pour l'honneur de leur village ou
de leur nom.
Les différentes épreuves de force basque ont un caractère
très rural. En effet elles tirent leur origine dans les travaux
pratiqués depuis toujours dans les champs et les fermes basques,
notamment celles de la Soule et de la Basse-Navarre.
De nos jours, notamment en été, certains villages basques
organisent pour le plus grand bonheurs des touristes comme des locaux,
des confrontations de force basque. Le festival de Saint-Palais est
certainement le concours de force Basque le plus connu.
Les épreuves des scieurs et des bûcherons sont parmi
les plus appréciées. Il s'agit de scier ou débiter
le plus de bois possible en un minimum de temps.
Le lever de pierres cubiques ou de forme ronde est spectaculaires (certains
vont jusqu'à soulever des cubes de 250 kg !
Le lever de bottes de paille consiste à hisser, le plus de fois
possible, à 9 m de haut, une botte de paille de 45 kg !
Mais l'épreuve reine, la plus spectaculaire est le tir à
la corde (soka tira), qui oppose le plus souvent deux villages. Le tir
à la corde fut une épreuve olympique au tout début
de l'ère moderne (1896, 1900, 1904).
Petit lexique des épreuves de force Basque
:
- Tir à la corde (soka tira)
Une marque est tracée au sol, sur laquelle se trouve le milieu
de la corde(30m)et un foulard noué. Au signal, les deux équipes
de dix hommes tentent de faire franchir au foulard le repère
tracé (3m par rapport à la marque).
- Scieur de bois (segari)
Avec un passe-partout, des équipes de deux hommes doivent effectuer
dix coupes sur une traverse de chemin de fer.Le calage de la traverse(2,60
m x 20 cm x 12 cm) est effectué par eux-mêmes.
- Le lever de paille (lasto altsari)
Une corde est fixée à une poulie suspendue à 8
m de haut. En 2 minutes, chaque concurrent doit hisser le plus possible
de bottes de paille de 45 kg.
- Le bûcheron en l'air (aizkolari aidian)
Au pied des Arbailles , un homme fort s'entraîne. Ce qu'il fait
demande du courage car il risque sa vie pour réaliser son exploit.
Hache en main, il faut gravir un tronc de peuplier haut de 10,50 m (record
du monde : José Vicondoa ). Pour ce faire, environ tous les mètres,
dans l'encoche qu'il faut pratiquer, il faut planter une planche munie
d'un embout en métal. On doit ensuite se hisser, sans toucher
le tronc, sur la nouvelle marche qu'on vient de poser. Ce curieux escalier
mène au faîte du tronc.
- Les leveurs de pierre (Harrijasotzaleak)
Le joueur doit lever sur son épaule une pierre très lourde.
Ce peut être une pierre sphérique de 100 à 125 kg,
qu'il fera tourner autour de son cou, ou une pierre rectangulaire qu'il
reposera en basculant le corps et l'épaule, Cette dernière
pèse au minimum 125 kg, mais le champion Iñaki Perurena
soulève actuellement jusqu'à plus de 300kg ! On trouve
aussi, mais plus rarement, des pierres cubiques de 125 à 200kg,
ou encore des pierres cylindriques de 100 à 125 kg. Le leveur
est assisté de deux aides qui repositionnent la pierre sur le
tapis entre deux levers. L'épreuve se déroule en deux
ou trois mi-temps. Le gagnant est celui qui a effectué le plus
grand nombre de levers, ou dans certains cas, celui crédité
de la plus grande masse totale levée et posée pendant
l'épreuve.
- Les bûcherons (Aizkolariak)
Les défis entre bûcherons sont très anciens. Le
jeu consiste à se placer sur un tronc couché et à
donner des coup de hache entre ses pieds, le vainqueur étant
celui qui coupe ses troncs le plus rapidement possible. Les troncs sont
généralement en hêtre, pin ou eucalyptus, sans défaut
visible, et dans les championnats, ils mesurent de 0,83m à 2,504m.
Cette épreuve d'endurance et de résistance dure de 30
mn à 1 heure.
- La scie de long (Arpana)
Cette scie a été introduite au Pays Basque au 19e siècle.
Elle mesure environ 1,90m à 2,10 m. Cette épreuve requiert
une grande résistance physique, de la rapidité, et une
bonne coordination entre les deux coéquipiers. En général,
on dispose d'un tronc de hêtre installé sur un chevalet
dans lequel il faut découper 10 disques, le plus rapidement possible.
- Le lever de l'enclume (unkudia edo ingude)
Epreuve incontournable des jeux de force basque, le lever de l'enclume
consiste comme son nom l'indique à lever une enclume de 18 kg
le plus grand nombre de fois possible en 1 minute 30 s. L'appareillage
consiste en une bille de bois posée sur le sol, une tige métallique
située derrière le sportif , et, en haut de cette tige,
une tôle placée à 90° surplombant le joueur.
Le lever ne sera bon que lorsque l'enclume touchera la tôle et
la latte de bois. Malgré le côté très éprouvant
de cette épreuve, les plus forts arrivent à soulever l'enclume
environ 85 fois.
- Les bidons de lait et les poids de lait (ontzi eramatea)
Le transport des bidons de lait de la ferme au chemin pour la collecte
est probablement à l'origine de ce jeu. Cette épreuve
connaît deux variantes :
- les bidons de lait de 41 kg, portés suivant un chemin tracé
par les organisateurs (en général dans un rectangle de
80 m)
- les poids métalliques pesant un peu plus de 50 kg, où
les porteurs doivent effectuer des aller-retour sur une longueur de
28 m, un juge contrôlant le porteur à chaque fois qu'il
mord sur la ligne délimitant les 28 m. Dans les deux cas, la
finalité du jeu est d'aller le plus loin possible, sans contrainte
de temps, le porteur pouvant faire des pauses s'il le désire,
mais sans jamais poser ses bidons ou ses poids.
- Le jeu de la charrette (orga joko)
Cette épreuve a pour finalité de soulever une charrette
longue de 4 m 50 pour 200 kg réels sur les avant bras, et de
la faire pivoter sur le timon (seule partie de la charrette à
être en contact avec le sol) en décrivant des cercles.
Le joueur va à son rythme, peut faire des pauses, changer de
rythme. Le jeu s'arrête lorsque le joueur abandonne ou si une
des roues de la charrette touche le sol. Les meilleurs peuvent ainsi
effectuer quatre tours.
- Les porteurs de sacs (zakulariak)
Ce jeu est probablement issu du travail effectué autrefois pour
décharger les charrettes et monter les sacs au grenier. Dans
chaque équipe, on désigne le joueur le plus rapide qui
devra effectuer un parcours de 120 m avec un sac de maïs de 81
kg sur les épaules. Cette épreuve individuelle peut aussi
être disputée comme un relais, 3 joueurs se relayant pour
parcourir chacun 120m, le sac de maïs servant de témoin.
Les sacs possèdent généralement des poignées
aux quatre angles afin d'être mieux les agrippés.
- Le lancer de la balle de paille (lasto botatze)
Ce jeu s'apparente au saut en hauteur, l'élastique étant
remplacé par une barre, et l'homme par une botte de paille de
12 à 13 kg, laquelle est propulsée par une fourche de
1,80 m au maximum et ce par la force d'un homme. En cas d'échec,
les concurrents ont droit à trois essais avant d'être éliminés.
Le vainqueur est celui qui enverra sa botte de paille le plus haut possible
sans faire tomber la barre.